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LE CARCASSONNAIS

L’Abbaye de Saint-Papoul

Voyage dans le temps à la découverte des lieux de vie des moines bénédictins.

Pour des raisons mal définies le culte de Saint-Papoul, ermite de la forêt d’Antioche en Lauragais au Ve ou VIe siècle, a été associé depuis au moins le XIe siècle à celui de saint Sernin, premier évêque de Toulouse.

D'après la tradition, Papoul aurait été martyrisé à 3 km du village, à genoux, les mains jointes, attaché à un chêne, un coup de glaive l'aurait décalotté. Une source miraculeuse aurait alors jaillit.

Les ermites établis sur le site du martyre se seraient déplacés au VIIIe siècle pour fonder l’abbaye. Elle est citée pour la première fois en 817 dans un document émanant de Louis le Pieux.

 

Histoire de l’abbaye

Au XIe siècle, l’abbaye, régie par la Règle de saint Benoît, connaît une période prospère grâce au moine Bérenger. Modèle de vertus, des miracles se seraient accomplis de son vivant et sur sa tombe entraînant un pèlerinage.

En 1119, l’abbaye, affaiblie, est réunie à celle d’Alet. Au cours du XIIe siècle, elle semble s'être enrichie puisqu'elle acquiert la seigneurie de Villespy et qu'elle fait décorer le chevet de l'église abbatiale par le Maître de Cabestany1

En 1317, le pape Jean XXII crée l'évêché de Saint-Papoul, issu du morcellement de celui de Toulouse. 34 évêques vont se succéder sur le siège épiscopal de 1317 à 1790 (7 finirent Cardinaux).
L’abbaye connaît des temps troubles lorsqu’elle est pillée par les "routiers"2 en 1361, puis en 1412 par les Bourguignons, et à nouveau en 1595 par les calvinistes. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècle, d’importantes restaurations sont entreprises.

L'époque révolutionnaire met fin à l'évêché de Saint-Papoul, l'église cathédrale devient église paroissiale et son cloître est saccagé par la mise en vente des éléments en marbre.

Il faut attendre son classement aux Monuments Historiques en 1840 pour commencer les restaurations.

 

Le cloître

 

Il date du XIVe siècle, il borde le côté sud de l'église. Il forme un parallélogramme de dix à douze arcades de côté. Les arcades en plein cintre reposent sur des colonnes géminées, dont certaines sont en marbre et d'autres, octogonales, en brique. Les chapiteaux sont historiés, ornés de motifs végétaux ou animaux. Il ne reste plus grand-chose des bâtiments conventuels.

Le réfectoire est utilisé comme salle d'exposition. Il accueille une exposition permanente sur le maître de Cabestany 1.

 

L'église

Elle marie le roman et le gothique. La nef du XIVe siècle est constituée d'un vaisseau unique de quatre travées inégales.

Le chœur, éclairé par trois baies, est flanqué de deux absidioles. Il est orné d'un décor baroque un peu délabré. La peinture des murs et de la voûte est très abîmée. L'ensemble mériterait une petite restauration.

L'église vaut surtout par son chevet semi-circulaire et son clocher.

Le chevet,  se distingue par ses contreforts qui s'achèvent par des demi-colonnes engagées. Deux d'entre elles supportent des chapiteaux sculptés par le maître de Cabestany 1.

L'un des chapiteau représente Daniel dans la fosse aux lions. Le second représente le châtiment des Babyloniens.

Nous avons pu voir ces deux chapiteaux de plus près en observant les copies exposées dans le réfectoire.

 

Il règne, dans cette Abbaye, une harmonie et une sérénité  toute particulière.

La petite taille de l’ensemble diffuse un sentiment d’intimité.

 

 

1 Le Maitre de Cabestany est un sculpteur anonyme de la seconde moitié du XII è siècle. Celui-ci, dont les sculptures sont présentes dans de hauts lieux religieux, est célèbre pour avoir marqué son époque par son originalité et ses qualités techniques. Les œuvres ont toutes en commun un style bien particulier. Elles ont notamment des visages triangulaires, des fronts bas, des oreilles hautes et creusées, des yeux étirés en amande et des mains aux doigts longs et effilés.

 

2  routiers : Les compagnies de mercenaires recrutées du XIIe siècle au XIVe siècle, privées d'employeurs pendant les périodes de paix, se regroupaient en bandes appelées grandes compagnies, et vivaient au détriment des populations. Ces mercenaires étaient alors désignés comme « routiers » car appartenant à une « route » (« troupe » en français de l'époque.)

L’Abbaye de Saint-Papoul

Voyage dans le temps à la découverte des lieux de vie des moines bénédictins.

Pour des raisons mal définies le culte de Saint-Papoul, ermite de la forêt d’Antioche en Lauragais au Ve ou VIe siècle, a été associé depuis au moins le XIe siècle à celui de saint Sernin, premier évêque de Toulouse.

D'après la tradition, Papoul aurait été martyrisé à 3 km du village, à genoux, les mains jointes, attaché à un chêne, un coup de glaive l'aurait décalotté. Une source miraculeuse aurait alors jaillit.

Les ermites établis sur le site du martyre se seraient déplacés au VIIIe siècle pour fonder l’abbaye. Elle est citée pour la première fois en 817 dans un document émanant de Louis le Pieux.

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