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FREDERIC BAZILLE

«  Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme »

Le 28 septembre nous sommes allés au musée Fabre de Montpellier pour découvrir l’œuvre de Frédéric Bazille, l’enfant du pays célébré en ses terres.

L’exposition s’est construite autour d’une collaboration scientifique des trois collections les plus importantes du peintre : le musée Fabre, à l’initiative du projet, le musée d’Orsay à Paris et la National Gallery of Art à Washington.

Frédéric Bazille est né le 6 décembre 1841 à Montpellier d’une famille de la bourgeoisie protestante qui le destine à la médecine. Mais Frédéric Bazille se rêve artiste. A 21 ans son brillant coup de pinceau lui ouvre les portes de l’atelier du peintre académique Charles Gleyre à Paris. Il y rencontre  Renoir, Monet, Sisley. Monet emmènera son copain du Midi peindre en plein air, à Fontainebleau, puis en Normandie. Mais Bazille va disparaître trop tôt pour participer à la première exposition de cette petite bande, qu’on appellera bientôt les Impressionnistes.

En Juillet 1870 alors que la France déclare la guerre à la Prusse, contre l’avis de ses amis et de sa famille il s’engage dans un régiment de Zouaves, un des corps les plus exposés aux combats. Le jeune peintre est tué dans le Loiret quelques jours avant son 29ième anniversaire en 1870. L’impressionnisme naitra officiellement quatre ans plus tard.

 

Bazille, peintre moderne

Les tableaux les plus célèbres de Frédéric Bazille : "La réunion de famille", "La robe rose", ou "Vue de village", sont rassemblés au centre de l’exposition dans une section intitulée "Peindre des figures au soleil". C’est la lumière du Languedoc que Frédéric Bazille fait entrer dans l’histoire de la peinture. Il renouvelle le portrait : "Ce n’est ni un portrait, ni un paysage ; c’est une figure dans un paysage", expliquera Michel Hilaire, le directeur du musée Fabre. Frédéric Bazille cherche, innove. Ainsi, ses nus n’ont rien d’académique. Le peintre représente des hommes dénudés en pleine nature, comme dans "Le pêcheur à l’épervier", un tableau puissamment érotique qui sera refusé au salon de 1868.

Cette exposition, la première depuis vingt-cinq ans, concernant ce peintre réunit la quasi-totalité de ses tableaux . Frédéric Bazille a laissé une cinquantaine de toiles, l’exposition en compte 46. S’il n’était pas mort si jeune, il serait sans doute aujourd’hui aussi célèbre que Claude Monet ou Auguste Renoir, dont il était très proche. Il fait partie de ce courant de jeunes peintres qui dans les années 1860 annoncent l’impressionnisme. L’exposition met d’ailleurs ses toiles en perspective avec celles de ses contemporains : Courbet, Delacroix, Manet, Monet, Renoir ou Cézanne. Au total, une centaine d’œuvres sont présentées, dans un parcours chronologique et thématique très habilement pensé.

Fréderic Bazille peut être rattaché au courant impressionniste : la lumière, ses variations, ses reflets, son influence sur les couleurs intéressent l’artiste dès les premières œuvres « La Robe rose, 1864). Sa mort prématurée ne lui ayant pas permis d’atteindre la maturité artistique, nul ne peut dire ce qu’aurait été son évolution. Mais ses tableaux attestent de dons exceptionnels et d’une volonté de s’inscrire dans les courants les plus novateurs de son époque.

Des tableaux presque vivants, on a l'impression que les personnages vont se mettre à bouger et sortir du décor. Ici, sous le marronnier, c'est toute une famille qui a l'air de poser pour le photographe.

Réunion de famille, village terrasse à Méric - 1867-1868 de Frédéric Bazille © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

 

Les Remparts d'Aigues-Mortes du côté du couchant - 1867 © Courtesy National Gallery of Art, Washington

L’exposition est remarquable à plus d’un titre. Bien entendu, il faut souligner l’intérêt de son propos, la cohérence de son parcours, la pertinence de son accrochage et la qualité des dispositifs d’accompagnement à la disposition du public notamment le guide de visite.

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