Les Amis des Musées de Narbonne
Mercredi 13 septembre 2018
Le Musée de Lodève
Plus qu'une rénovation c'est une transformation profonde,après 4 ans de travaux, le nouveau Musée de Lodève a ouvert ses portes le 7 juillet 2018.
le musée de Lodève se veut un moteur du développement économique de la région.
Pas moins de 11millions d'euros ont été injectés dans un équipement qui fait la part belle au multimédia. L'objectif est de doubler la fréquentation annuelle jusqu'ici de 40 000 visiteurs pour une ville de 7 500 habitants.
Installé dans l'hôtel du Cardinal de Fleury, élégant bâtiment du XVII et XVIII siècles, le musée a été fondé en 1957 pour réunir de riches collections en Sciences de la Terre et en Archéologie prélevées sur le territoire.S'y ajoute en 1972 le fond de l'atelier du sculpteur Paul Dardé, surnommé de son vivant « le second Rodin »
Qu'avons-nous découvert ?
Les trois collections permanentes dans des salles réaménagées et un espace agrandi. Parcourir ces expositions, c’est aborder trois échelles de temps : le temps géologique, le temps de la vie humaine et celui de la création artistique.
- « Traces du vivant » : 700 m² en immersion dans l'Histoire de la Terre depuis 540 millions d’années. Le Musée de Lodève est l’un des très rares musées en France à couvrir une période aussi vaste de l’histoire de la Terre à partir de collections uniquement prélevées localement. Après avoir traversé la "salle du temps", nous découvrirons les animaux et plantes disparus qui ont peuplé notre territoire.
- « Empreintes de l'Homme » : la Préhistoire racontée comme une série.Cette période passionnante pendant laquelle les Hommes, chasseurs cueilleurs, vont petit à petit devenir agriculteurs et éleveurs. Une douzaine de multimédias reconstituent des tranches de vie et donnent vie à des découvertes archéologiques exceptionnelles.
- « Mémoires de pierre » : un nouveau regard sur Paul Dardé (1888-1963). Son fonds d'atelier, récemment enrichi d’œuvres, d'archives et de photographies, permet de redécouvrir le sculpteur au caractère bien trempé.
Chaque objet, chaque multimédia, raconte une histoire, un instant, qui éclaire une époque, illustre un savoir-faire ou révèle un moment de l’Histoire de la Terre.
A travers ces récits, les paysages des Causses et du Cœur d’Hérault prennent une signification nouvelle. Vous ne verrez plus jamais, j' en suis sûre, le lac du Salagou ou le cirque de Navacelles de la même manière
L'exposition temporaire, Faune, fais-moi peur ! Images du Faune de l’Antiquité àPicasso, crée un pont avec les collections permanentes du musée en S’ouvrant sur le monumentalFaune de Paul Dardé,
Figure mythologique, le faune apparaît sur les vases grecs au début du 6e siècle avant J-C. Doté d’un corps hybride, d’une sexualité débordante, cet être mystérieux a depuis toujours attiré les artistes. Dans la peinture des 17e et 18e siècles, le couple formé d'une nymphe et d'un faune est une solution particulièrement exploitée pour traiter le thème du voyeurisme lubrique pendant le sommeil et celui de la poursuite sexuelle. Ce couple devient après le milieu du 18e siècle le terrain d'expression privilégié pour mettre en scène une joie de vivre délivrée de tout souci et de toute convenance.
Les artistes du 19e siècle voient dans le sujet, l’opportunité d’un traitement plastique du nu à la fois masculin et féminin. Certains artistes dont Paul Dardé, s’approprient cette figure pour la recréer au gré de leur imagination. Enfin, Picasso dessine des scènes mythologiques, faunes, centaures, nymphes, en particulier lorsqu’il séjourne à Antibes au mois d’août 1946 avec Françoise Gilot, sa jeune compagne d’alors.
La richesse du sujet est déployée au sein de trois grandes sections : « entre attraction et répulsion », « entre sauvagerie et civilisation » et « quand le faune inspire l’art ». Chacune est ponctuée par les œuvres facétieuses de Picasso.
L'avis du groupe pour cette visite du musée de Lodève a été unanime : « très belle découverte, très didactique, à voir et à revoir. La muséographie est digne des grands musées ».
Commissariat général et commissariat scientifique : Ivonne Papin-Drastik, conservateur en chef du patrimoine et directrice du musée de Lodève
Voir le Blog ci-dessous de François Sobieraj :
https://s-obeit-et-r-agit.blogspot.com/2018/09/decouverte-du-musee-de-lodeve.html