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CERET ET SON MUSEE D'ART MODERNE

Ce musée est le fruit des passages et des séjours des plus grands artistes du 20ème siècle dans la ville et ses alentours : Picasso, Braque, Gris, Soutine, Chagall, Herbin, Matisse, Masson, Krémègne puis Miró, Tàpies, Viallat, Toni Grand, Bioulès... Du Cubisme à l'Ecole de Paris, du Nouveau Réalisme à Support-Surface, la collection présente un panorama exhaustif de l’art du siècle passé.

Le musée créé, en 1950, par deux protagonistes de cette aventure artistique, Pierre Brune et Frank Burty Haviland, a acquis ces vingt dernières années une dimension internationale. Son statut a changé, musée municipal jusqu'en 2004 il est devenu, depuis le premier janvier 2005, Etablissement Public de Coopération Culturelle, géré par la ville de Céret, le Conseil Général des Pyrénées-Orientales et la Région Languedoc-Roussillon.
Les expositions temporaires alternent art moderne et art contemporain , elles permettent une meilleure connaissance des passages artistiques dans le sud de la France et la Catalogne, et s’ouvrent aussi sur le plan international.

Maria Helena Vieira da Silva l’espace en jeu

Maria Elena Vieira da Silva, (1908 1992) peintre portugaise naturalisée française en 1956, d'abord figurative dans le milieu des années 1930, elle ébauche son style en forme de patchwork qui la rendra célèbre. En 1930, elle épouse le peintre hongrois Arpad Szenes (mort en 1985). En 1938, elle accueille dans son atelier parisien le jeune peintre, Nicolas de Staël.  Elle a illustré de nombreux livres et des œuvres littéraires

Première femme à recevoir le Grand Prix National des Arts du gouvernement français en 1966, elle fut également nommée Chevalier de la Légion d’Honneur en 1979.  

« Ses toiles reflètent son goût pour les surfaces divisées baignant, surtout à partir des années 1970, dans la lumière si caractéristique du Portugal. (…) Souvent à la frontière entre figuration et abstraction, le monde de cette artiste en quête d’infini est construit à partir d’unités colorées et de lignes qui s’enchevêtrent en créant des espaces labyrinthiques. On pense parfois à Lisbonne, sa ville natale, même si elle y a fort peu vécu. » (extrait de Portugal, Hachette, 2002)

La toile a été au cours de sa vie le lieu de sa pensée.

"Dans ma peinture on voit cette incertitude, ce labyrinthe terrible. C'est mon ciel, ce labyrinthe, mais peut-être au milieu de ce labyrinthe on trouvera une petite certitude" Vieira da Silva

 

Vieira da Silva meurt en 1992 et nous légue un magnifique testament :

" Je lègue à mes amis
un bleu céruléum pour voler haut
un bleu de cobalt pour le bonheur
un bleu d'outremer pour stimuler l'esprit
un vermillon pour faire circuler le sang allègrement
un vert mouse pour apaiser les nerfs
un jaune d'or : richesse
un violet de cobalt pour la rêverie
une garance qui fait entendre le violoncelle
un jaune barite : science-fiction, brillance, éclat
un ocre jaune pour accepter la terre
un vert Véronèse pour la mémoire du printemps
un indigo pour pouvoir accorder l'esprit à l'orage
un orange pour exercer la vue d'un citronnier au loin
un jaune citron pour la grâce
un blanc pur : pureté
terre de sienne naturelle : la transmission de l'or
un noir somptueux pour voir Titien
une terre d'ombre naturelle pour mieux accepter la mélancolie noire
une terre de sienne brûlée pour le sentiment de la durée. "

 

 L’exposition nous a donné l’opportunité de découvrir une artiste peu exposée dans le sud de la France. Cette exposition retrace un parcours exceptionnel : depuis les premiers dessins anatomiques jusqu’aux ultimes papiers noyés de lumière, soit plus d’un demi-siècle de création. L’accent est mis sur son œuvre graphique rarement exposé.

 

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